Une Parole … Une Prière
TEMPS DE PÂQUES – 3ÈME DIMANCHE
…SOIS LE PASTEUR DE MES BREBIS...

« En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.
Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »
Évangile de Jésus Christ selon Saint Jean 21, 1-19
Illustration : Evgeni Kisets, Le Christ ressuscité confirmant la mission de Pierre,
icône, 1995, Crypte de l’église Saint-Pierre en Gallicante, Jérusalem


MESSE DES OBSÈQUES
POUR LE PONTIFE ROMAIN DÉFUNT
FRANÇOIS

HOMÉLIE DE SON ÉMINENCE LE CARDINAL GIOVANNI BATTISTA RE,
DOYEN DU COLLÈGE CARDINALICE
Place Saint-Pierre, Samedi, 26 avril 2025
Sur cette majestueuse place Saint-Pierre, où le pape François a célébré tant de fois l’Eucharistie et présidé de grandes rencontres au cours de ces 12 années, nous sommes rassemblés en prière autour de sa dépouille mortelle, le cœur triste, mais soutenus par les certitudes de la foi, qui nous assure que l’existence humaine ne s’achève pas dans la tombe, mais dans la maison du Père, dans une vie de bonheur qui ne connaîtra pas de crépuscule
Au nom du Collège des Cardinaux, je remercie cordialement chacun d’entre vous pour votre présence. Avec une profonde émotion, j’adresse un salut respectueux et mes vifs remerciements aux chefs d’État, aux chefs de gouvernement et aux délégations officielles venus de nombreux pays pour exprimer leur affection, leur vénération et leur estime envers le Pape qui nous a quittés.
Le plébiscite des manifestations d’affection et de participation, que nous avons vu ces derniers jours après son passage de cette terre vers l’éternité, nous montre à quel point le pontificat intense du pape François a touché les esprits et les cœurs.
Sa dernière image, qui restera gravée dans nos yeux et dans nos cœurs, est celle de dimanche dernier, jour de la solennité de Pâques, lorsque le pape François, malgré ses graves problèmes de santé, a voulu nous donner la bénédiction depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, puis est descendu sur cette place pour saluer depuis la papamobile découverte toute la foule venue assister à la messe de Pâques.
Par notre prière, nous voulons maintenant confier l’âme du bien-aimé Pontife à Dieu, afin qu’Il lui accorde la félicité éternelle dans l’horizon lumineux et glorieux de son immense amour.
La page de l’Évangile, où résonne la voix même du Christ interpellant le premier des Apôtres, nous éclaire et nous guide : “Pierre, m’aimes-tu plus que ceux-ci ?”. Et la réponse de Pierre fut immédiate et sincère : “Seigneur, tu sais tout, tu sais que je t’aime”. Et Jésus lui confia la grande mission : “Pais mes brebis”. Ce sera là la tâche constante de Pierre et de ses successeurs, un service d’amour à la suite du Maître et Seigneur Jésus-Christ qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10, 45). Malgré sa fragilité dernière et sa souffrance, le pape François a choisi de suivre cette voie du don jusqu’au dernier jour de sa vie terrestre. Il a suivi les traces de son Seigneur, le bon Pasteur, qui a aimé ses brebis jusqu’à donner sa vie pour elles. Et il l’a fait avec force et sérénité, proche de son troupeau, l’Église de Dieu, en se souvenant de la phrase de Jésus citée par l’apôtre Paul : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35).
Lorsque le Cardinal Bergoglio a été élu le 13 mars 2013 par le Conclave pour succéder au pape Benoît XVI, il avait derrière lui des années de vie religieuse dans la Compagnie de Jésus et surtout il était enrichi par l’expérience de 21 ans de ministère pastoral dans l’archidiocèse de Buenos Aires, d’abord comme auxiliaire, puis comme coadjuteur et enfin, surtout, comme archevêque.
La décision de prendre le nom de François est immédiatement apparue comme le choix d’un programme et d’un style sur lesquels il souhaitait fonder son pontificat, en cherchant à s’inspirer de l’esprit de saint François d’Assise.
Il a conservé son tempérament et sa manière de guider son troupeau, et a immédiatement imprimé sa forte personnalité dans la gouvernance de l’Église, en établissant un contact direct avec les individus et les populations, désireux d’être proche de tous, avec une attention particulière pour les personnes en difficulté, se dépensant sans compter, en particulier pour les plus démunis, les exclus. Il a été un pape parmi les gens, avec un cœur ouvert à tous. Il a également été un pape attentif à ce qui émergeait de nouveau dans la société et à ce que l’Esprit Saint suscitait dans l’Église.
Avec son vocabulaire caractéristique et son langage riche en images et en métaphores, il a toujours cherché à éclairer les problèmes de notre temps par la sagesse de l’Évangile, en offrant une réponse à la lumière de la foi et en encourageant à vivre en chrétiens les défis et les contradictions de ces années de changements, qu’il aimait qualifier de “changement d’époque”. Il avait une grande spontanéité et une manière informelle de s’adresser à chacun, même aux personnes éloignées de l’Église.
Riche de chaleur humaine et profondément sensible aux drames actuels, le pape François a véritablement partagé les angoisses, les souffrances et les espoirs de notre époque de mondialisation, et s’est dépensé pour réconforter et encourager chacun par un message capable de toucher le cœur des gens de manière directe et immédiate. Son charisme de l’accueil et de l’écoute, unis à une manière d’être en phase avec la sensibilité d’aujourd’hui, a touché les cœurs, cherchant à réveiller les énergies morales et spirituelles.
Le primat de l’évangélisation a été le guide de son pontificat, diffusant, avec une empreinte missionnaire évidente, la joie de l’Évangile, qui a été le titre de sa première exhortation apostolique Evangelii gaudium. Une joie qui remplit de confiance et d’espérance le cœur de tous ceux qui se confient à Dieu.
Le fil conducteur de sa mission a également été la conviction que l’Église est une maison pour tous, une maison dont les portes sont toujours ouvertes. Il a souvent utilisé l’image de l’Église comme “hôpital de campagne” après une bataille qui a fait de nombreux blessés ; une Église désireuse de prendre en charge avec détermination les problèmes des personnes et les grandes souffrances qui déchirent le monde contemporain ; une Église capable de se pencher sur chaque homme, au-delà de toute croyance ou condition, pour soigner ses blessures.
Ses gestes et ses exhortations en faveur des réfugiés et des personnes déplacées sont innombrables. Son insistance à œuvrer en faveur des pauvres a également été constante.
Il est significatif que le premier voyage du pape François ait été celui à Lampedusa, île symbole du drame de l’émigration avec des milliers de personnes noyées en mer. Dans la même ligne, il y a eu également le voyage à Lesbos, avec le patriarche œcuménique et l’archevêque d’Athènes, ainsi que la célébration d’une messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, à l’occasion de son voyage au Mexique. Parmi ses 47 voyages apostoliques intenses, celui qu’il a effectué en Irak en 2021, au péril de sa vie, restera particulièrement gravé dans les mémoires. Cette difficile visite apostolique a été un baume sur les plaies ouvertes du peuple irakien, qui a tant souffert des actes inhumains de Daech. Ce voyage a également été important pour le dialogue interreligieux, autre dimension importante de son œuvre pastorale. Avec sa visite apostolique de 2024 dans quatre pays d’Asie-Océanie, le pape a atteint “la périphérie la plus périphérique du monde”.
Le pape François a toujours mis au centre l’Évangile de la miséricorde, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse pas de nous pardonner : Il pardonne toujours, quelle que soit la situation de celui qui demande pardon et revient sur le droit chemin.
Il a voulu le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin de mettre en évidence que la miséricorde est “le cœur de l’Évangile”.
Miséricorde et joie de l’Évangile sont deux mots clés du pape François. En opposition à ce qu’il a défini comme “la culture du déchet”, il a parlé de la culture de la rencontre et de la solidarité. Le thème de la fraternité a traversé tout son pontificat avec des accents vibrants. Dans la lettre encyclique Fratelli tutti, il a voulu faire renaître une aspiration mondiale à la fraternité, car nous sommes tous enfants du même Père qui est aux cieux. Il a souvent rappelé avec force que nous appartenons tous à la même famille humaine.
En 2019, lors de son voyage aux Émirats arabes unis, le pape François a signé un document sur la “Fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune”, rappelant la paternité commune de Dieu. S’adressant aux hommes et aux femmes du monde entier, la lettre encyclique Laudato si’ a attiré l’attention sur les devoirs et la coresponsabilité envers notre maison commune. “Personne ne peut se sauver seul”.
Face à la fureur des nombreuses guerres de ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines, leurs innombrables morts et destructions, le pape François n'a cessé d'élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison, à des négociations honnêtes afin de trouver les solutions possibles, car la guerre, disait-il, n'est que mort d'êtres humains, destruction de maisons, d'hôpitaux et d'écoles. La guerre laisse toujours le monde pire qu'il n'était auparavant : elle est toujours une défaite douloureuse et tragique pour tous.
“Construire des ponts et non des murs” est une exhortation qu’il a répétée à plusieurs reprises et son service de foi en tant que Successeur de l’Apôtre Pierre a toujours été lié au service de l’homme dans toutes ses dimensions.
En union spirituelle avec toute la Chrétienté, nous sommes nombreux ici à prier pour le pape François afin que Dieu l’accueille dans l’immensité de son amour.
Le pape François avait l’habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : “N’oubliez pas de prier pour moi”.
Cher Pape François, nous te demandons maintenant de prier pour nous et que, du ciel, tu bénisses l’Église, bénisses Rome, bénisses le monde entier, comme tu l’as fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi, idéalement, avec l’humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui tient haut le flambeau de l’espérance.

Parole de notre Évêque, Mgr Guy Harpigny…

Photo : Cathédrale de Tournai
IIÈME DIMANCHE DE PÂQUES, DIMANCHE DE LA DIVINE MISÉRICORDE
EUCHARISTIE EN MÉMOIRE DU PAPE FRANÇOIS (1936-2025)
CATHÉDRALE DE TOURNAI - 27 AVRIL 2025
Jorge Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires et a été formé en Argentine dans une famille d’émigrés italiens arrivée là-bas après la première guerre mondiale. A l’âge de 17 ans, Jorge fait une expérience inoubliable du sacrement de pénitence et de la réconciliation. A l’âge de 21 ans, il choisit de devenir prêtre. Il termine sa formation de technicien en chimie et commence le séminaire. En mars 1958, il entre dans la Compagnie de Jésus, chez les Jésuites. Il suit la formation au Chili et en Argentine. Il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969 et fait le Troisième An, en 1971-1972, en Espagne. Il devient maître des novices et fait profession solennelle le 22 avril 1973. En 1973, à l’âge de 36 ans, il est nommé provincial des Jésuites d’Argentine. La dictature militaire de 1976 à 1983 est une période difficile à traverser pour l’Eglise catholique en Argentine. En 1980, le Père Bergoglio est nommé recteur de la faculté de théologie et de philosophie de San Miguel en Argentine. En 1986, il se rend en Allemagne, à Francfort, pour rédiger une thèse de doctorat en théologie. En fait, il ne se retrouve pas dans le milieu allemand et il est rappelé en Argentine pour devenir prêtre de quartier et confesseur à Cordoba.
Sur intervention du cardinal Antonio Quarracino, archevêque de Buenos Aires, le Père Bergoglio est nommé évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992. Il devient coadjuteur, avec droit de succession, en 1997, et il devient archevêque à la mort de Quarracino en 1998. Il est créé cardinal par le pape Jean-Paul II le 21 février 2001.
Il est remarqué par les membres du synode des évêques à Rome en 2001, où il remplace au pied levé le rapporteur général, un cardinal américain rappelé d’urgence aux Etats-Unis. En 2007, à Aparecida au Brésil, il est élu président de la commission de rédaction du document final de la Vème assemblée générale du Conseil épiscopal latino-américain.
En 2011, atteint par la limite d’âge de 75 ans, il présente sa démission au pape Benoît XVI, qui lui demande de rester en fonction. Après la démission de Benoît XVI le 11 février 2013, il est élu Successeur de Pierre, évêque de Rome, le 13 mars 2013, et prend le nom de François en mémoire de saint François d’Assise, très proche des pauvres.
Pape François
Le Pape François a été immédiatement accepté grâce à son style. Il parle comme tout le monde et se veut proche des gens. Il refuse le décorum. Il réside dans un appartement de la Maison Sainte-Marthe dans la Cité du Vatican. Il prend ses repas dans la salle à manger prévue pour tous les hôtes de passage, qui résident pour un temps à la Maison Sainte-Marthe. J’en suis témoin.
Le premier voyage du Pape a lieu en juillet 2013 à Lampedusa, une île entre la Sicile et la Tunisie, où échouent quantité de migrants venant de l’Afrique. Il rappelle le sort que réserve aux migrants la Méditerranée, devenue un immense cimetière pour des pauvres de l’Afrique et de l’Asie.
Le Pape a pris en main le gouvernement de l’Eglise, comme Successeur de Pierre.
Immédiatement, il constitue un conseil de cardinaux représentant tous les continents. Il les convoque plusieurs fois par an. Ce sont ces cardinaux qui ont permis la réforme de la Curie Romaine. Le document final est de 2022. Le Pape a nommé des personnes laïques, des hommes et des femmes, à des postes importants, que ce soit dans les dicastères, les organismes économiques ou dans le fonctionnement de la Cité du Vatican. Le système de la communication a été complètement transformé.
Le Pape François a poursuivi l’action de Benoît XVI pour le nettoyage complet des transactions financières de la Cité du Vatican. Il s’est fait aider par de grands spécialistes intègres et compétents. Aujourd’hui, les institutions financières européennes sont satisfaites du travail accompli en ce domaine. Le blanchiment d’argent est terminé. Des comportements suspects ne sont plus tolérés. Même un cardinal a dû passer en jugement et a été condamné à des années de prison.
Le Pape François a poursuivi l’action de Benoît XVI à propos des abus sexuels dans l’Eglise. Il a fait modifier un livre du Code de Droit Canonique pour poursuivre les abuseurs présumés ; il a fait démissionner plusieurs évêques ; il a reconduit à l’état laïque plusieurs évêques, des prêtres et même un cardinal.
Le Pape exerce de plein droit le ministère apostolique, comme Successeur de Pierre et évêque de Rome.
Le Pape François a donné les clés de l’exercice de son ministère dans l’exhortation apostolique : La joie de l’Evangile en novembre 2013. Il veut une transformation missionnaire de l’Eglise qui va aux périphéries existentielles, qui est en sortie. Il met le doigt sur la crise de l’engagement communautaire, les tentations des agents pastoraux. L’annonce de l’Evangile est le fait de tout le peuple de Dieu. L’évangélisation a une dimension sociale. Pour le Pape, la foi suppose un témoignage qui a des conséquences sur la vie en société.
Le Pape François a convoqué deux assemblées synodales sur la famille, en 2014 et en 2015. Il en est sorti un document qui situe à sa juste place l’annonce de l’Evangile auprès des familles qui ont plusieurs configurations différentes. Il donne des clés pour accompagner des situations dites irrégulières. La joie de l’amour, du 19 mars 2016, est le résultat des deux assemblées synodales. Lors d’une de mes rencontres rapides avec le Pape, il m’avait dit : faites connaître La joie de l’amour. Ceux qui lisent Eglise de Tournai savent que je l’ai fait.
Le Pape François a proposé un jubilé extraordinaire de la Miséricorde, une Année Sainte, du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016. La Miséricorde intervient dans la pastorale quotidienne du Pape, du début jusqu’à la fin de son pontificat. Il n’a cessé de nous inviter à pardonner, à réconcilier, à faire la paix. C’est dans la miséricorde que nous trouvons le vrai visage de Dieu. Nous sommes aujourd’hui le dimanche de la Divine Miséricorde. Rendons grâce au Seigneur de nous avoir donné le Pape François qui a insisté tellement sur cet aspect de l’Evangile.
Le 24 mai 2015, le Pape François publie l’encyclique Loué sois-tu, mon Seigneur, sur la sauvegarde de la Maison Commune. Ce document, original de la part d’un Pape, sort peu de temps avant une réunion internationale sur le climat, qui a lieu à Paris. L’état de la question et les suggestions d’action du texte sont unanimement appréciées. On sent que de grands experts en la matière ont été consultés.
Le 12 février 2016, il signe un document avec le patriarche Cyrille de Moscou, lors d’une visite pastorale à Cuba.
Le 19 mars 2018, le Pape livre une réflexion sur deux ennemis subtils de la sainteté : le gnosticisme et le pélagianisme, dans l’exhortation Soyez dans la joie et l’allégresse. Il décrit une sorte de vie spirituelle sans Dieu, ni chair, une série de réflexions, d’idées. Et, d’un autre côté, on compte sur sa volonté propre, ses aptitudes personnelles et pas sur la volonté de Dieu pour mener sa vie.
Le Pape François convoque une nouvelle assemblée synodale sur les jeunes en octobre 2018. Le texte rédigé est Il vit, le Christ, publié le 25 mars 2019.
Le 4 février 2019, il signe avec le grand imam d’Al Azhar un document sur la fraternité humaine, lors d’une visite pastorale aux Emirats Arabes Unis. Un signe supplémentaire du dialogue avec le monde musulman.Dans le prolongement de l’encyclique sur l’écologie, le Pape convoque une assemblée synodale sur l’Amazonie en octobre 2019. Il en sort le document Chère Amazonie, le 2 février 2020. Le Pape n’était pas du tout satisfait des interpellations qui lui avaient été envoyées sur la possibilité d’ordonner des hommes mariés. Cela n’avait rien à voir avec l’écologie, le thème prévu pour le synode.
Le 3 octobre 2020, il publie l’encyclique Tous frères, une réflexion sur l’unité du genre humain, un plaidoyer pour sortir d’un monde fermé aux migrants, aux pauvres, aux fragiles pour entrer dans un monde ouvert, où on construit la paix. Ici encore, la réflexion du Pape permet de comprendre la signification du politique dans le déroulement de l’histoire du monde. J’ai eu l’occasion de présenter cette encyclique aux évêques d’Afrique centrale en juillet 2022. Elle rejoint effectivement la perception que l’on peut avoir du réel dans des régions où règne la guerre à l’est de la République Démocratique du Congo.
Le 29 juin 2022, le Pape fait le point sur la liturgie, telle que certains groupes la proposent en réaction contre l’enseignement du concile Vatican II. Le texte a comme titre : J’ai désiré d’un grand désir.
Le 24 octobre 2024, le Pape publie l’encyclique Il nous a aimés, afin de situer dans la vie spirituelle, la foi de l’Eglise, l’amour du Christ pour l’humanité, tel qu’il est présenté dans le Sacré-Cœur de Jésus.
Mais, ce qui a attiré l’attention de toute l’Eglise et de quelques médias, c’est l’impulsion donnée par le Pape au vivre en Eglise, une Eglise synodale, entre 2021 et 2024. Les diocèses, les conférences épiscopales, les conférences épiscopales continentales ont été consultés. Deux assemblées synodales, composées aussi de personnes laïques, ont été convoquées. Le Pape a aussi donné des projets à réaliser pour les années qui viennent. Communion, participation et mission sont les trois termes pour progresser dans cette démarche synodale.
Lors de sa visite pastorale en Belgique, en septembre 2024, le Pape François a donné trois mots pour devenir disciples-missionnaires : évangélisation, joie et miséricorde. Nous retrouvons ce qu’il n’a cessé de nous dire pendant douze ans.
Merci, Très Saint Père, pour la manière dont vous avez affermi la foi de vos frères et sœurs. A chaque rencontre, vous avez demandé : Priez pour moi ! C’est ce que nous faisons pour vous, aujourd’hui.
(Photo : Cathédrale de Tournai – NoTele)



Un mot du Curé…

« M’AIMES-TU ?... »

Vous et moi, depuis bien longtemps, nous avons décidé de ce que nous voulions faire de notre vie et quelle place nous voulions donner au Christ Jésus dans cette vie : vie de baptisé qui nous fait remonter à 10, 20,… 60… 80 ans peut-être plus même… vie de couple chrétien… vie de parents chrétiens… vie de personnes engagées dans le monde et dans l’Eglise… vie de religieuses… vie de prêtre… Et, malgré les hauts et les bas, malgré les oublis, les doutes, les révoltes, cette décision résonne toujours en nous, sans doute plus de la même manière qu’au premier jour car elle a mûri, mais pourtant elle est toujours bien présente en nous…
C’est alors au creux de cette fidélité de dix ans, vingt ans, trente ans et plus de vie de baptisé… de vie d’époux, de parents chrétiens… de vie de religieuse ou de prêtre… c’est au creux de cette fidélité que vient résonner ce « M’aimes-tu ?… »
Pierre répond, un peu agacé : « Ben oui, Seigneur, tu le sais bien… Je t’aime… » Mais Jésus insiste : « M’aimes-tu ?... » Il insiste avec nous aussi. « Ben oui, Seigneur, je suis là, moi… Qu’est-ce que tu penses ?... Tu douterais de mon amour ?... »
Mais qu’est-ce qu’aimer Jésus ?...
Aimer Jésus, c’est croire qu’en lui Dieu a parlé, et accueillir en lui l’annonce que le Père fait au monde. Notre amour pour le Christ n’est jamais qu’une réponse à l’amour que Dieu nous porte en son Fils, à sa Parole qu’il nous offre pour révéler cet Amour toujours premier ; mais si peu que nous donnions cette réponse, alors Dieu fait irruption en nous avec toute sa tendresse.
Dieu n’attend pas, pour se donner à nous, que soit parfaitement prête notre maison de prière intérieure que nous n’en finissons pas de construire tout au long de notre vie, qui s’écroule à certains moments d’oublis et de révolte, que l’on reconstruit tant bien que mal avec tous les « brics et brocs » de nos vies, et qui s’écroule à nouveau tant que nous n’avons pas compris que tout ce que nous pouvons faire, dans la solitude ou ensemble, sera toujours insuffisant et qu’il nous faut simplement regarder ce que Dieu veut faire pour nous, en nous, avec nous.
L’évangile de ce dimanche vient ainsi nous inviter à comprendre que, finalement, le seul vrai chemin vers l’amour du Christ, même après dix, vingt, trente, quatre-vingts… ans, c’est encore et toujours de laisser Dieu nous aimer autant qu’il veut nous aimer, et de le laisser libre de venir demeurer en nous par le chemin que Lui a choisi.
Bon dimanche !
Chanoine Patrick Willocq
Intentions de prière pour la semaine

+ A ton Église… Pour qu’elle soit le témoin joyeux de ta
présence à notre monde, montre ton amour, Seigneur ressuscité.
+ Aux dirigeants des pays en guerre… pour qu’ils
cherchent une issue favorable et veillent à la vie des plus menacés, montre ton
amour, Seigneur ressuscité.
+ A tous ceux qui souffrent et désespèrent… à ceux dont
la confiance a été trompée et à tous les déçus de la vie, montre ton amour,
Seigneur ressuscité.
+ A nous tous qui sommes parfois trop habitués… pour que
chaque jour nous révèle ce que tu attends vraiment de nous, montre ton amour,
Seigneur ressuscité.
+ A tous ces enfants qui reçoivent ta vie et ta paix dans
les Sacrements de l’Église… à leurs Parents et tous ceux qui les accompagnent
sur le chemin de la vie, montre ton amour, Seigneur ressuscité.
CONTACTS
M. le Chanoine Patrick Willocq, curéResponsable de l’Unité pastoraleCuré de tous les clochers de l’entité de LeuzeTour Saint-Pierre 157900 Leuze-en-Hainaut069/77.79.030479/62.66.20M. le Diacre Jean-Marie BourgeoisPastorale du Baptême des petits enfants – Pastorale scolaireGrand-Rue 567900 Leuze-en-Hainaut0470/100 340M. le Diacre Michel HubletMise à jour du site internetAvenue de la Croix-Rouge 447900 Leuze-en-HainautRèglement Général sur la Protection des Données – RGPD – 25 05 2018Responsable du traitement des données personnelles : Abbé Patrick Willocq,Curé - Adresse : voir plus hautDélégué à la protection des données :Secrétaire général de la Conférence épiscopale belge -Adresse : asbl Centre interdiocésain, rue Guimard 1, 1040 Bruxelles - Tél. : 02/507 05 93 -Mail : ce.belgica@interdio.beAutorité de contrôle : Rue de la Presse 35, 1000 Bruxelles - Tél. : 02/274 48 00 -Secrétariat décanalTour Saint-Pierre 15 – 7900 Leuze-en-Hainaut069/77.79.03Permanences : mardi et vendredi de 9h30 à 12h00En cas d’absence, s’adresser à M. le Doyen
Nous porterons dans notre prière ...
Baptêmes
- Le samedi 10 mai, à 14h30, en l’église de Leuze, Myla Prevost, enfant de Virginie Bonningue et Tristan Prevost ; Eden Dhaussy, enfant de Laurena Nicodème et Gaëtan Dhaussy ; Lizya Moreau, enfant de Elodie Moreau et Sebastien Lefebvre
- Le dimanche 11 mai, à 10h00, en l’église de Blicquy, Theo et Lucas Poublon, enfants de Florence Soudant et Guillaume Poublon
- Le samedi 17 mai, à 17h30, en l’église de Pipaix, Leopold Renard, enfant de Gladys Deparis et Quentin Renard
- Le samedi 24 mai, à 14h30, en l’église de Pipaix, Lilou Monniez, enfant de Séverine Delbecq et Sébastien Monniez
Que ces enfants découvrent combien notre Dieu les aime comme ses propres enfants.
Premières Communions
- Le samedi 03 mai, à 17h30, en l’église de Tourpes : Connor Delloye
- Le dimanche 04 mai, à 10h00, en l’église de Thieulain : Anna Deltour, Henri Desimpelaere, Elena Hazette, Aubin Huque, Margaux Lammerant, Catalina Lebas, Ana Manteau
- Le dimanche 11 mai, à 10h00, en l’église de Blicquy : Niels Cossez, Jules Demaret, Rose Loquet, Brianna Maillot
- Le samedi 17 mai, à 17h30, en l’église de Pipaix : Arthur Brotcorne, Emile Renard, Lylou Therry
- Le dimanche 18 mai, à 10h00, en l’église de Chapelle-à-Oie : Lea Hebert
- Le dimanche 01 juin, à 10h00, en l’église de Leuze : Diego Bourdon, Emilie Delmotte, Dorine Deronne, Elyse De Ruyver, Lina De Ruyver, Flora Dhaeyer, Giulia Gaudisaubois, Aleksander Her, Titoine Mention, Tom Moerman, Noah Morvan, Roxane Noullez, Océane Pipers, Thiméo Pipers, Eloi Tran
Profession de Foi & Confirmation & Eucharistie qui achève l’Initiation chrétienne + Premières Communions
- Le dimanche 25 mai, à 10h00, en l’église de Leuze : Manon Brasseur, Gabin Delbecq, Lenny Detournay, Eloïse Doyen, Lucenzo François-Risselin, Sophia Lauwens, Noah Mestag, Edward Moulin, Charlotte Mullier, Anthime Siew, Melina Van Hoef
Feront Première Communion durant la même célébration : Romain Brasseur, Marceau Sieuw - Le dimanche 08 juin, à 10h00, en l’église de Leuze : Maelys Boussery, Mia Cluny, Martin Colson, Inès Cornillie, Elena Cuvelier, Eline Declercq, Lise Deconinck, Lilou Deffontaine, William Delloye, Louane Denayer, Marion De Wilde, Sven Feldhof, Tina Ferre Vico, Justin
Geers, Amanda Ghenne, Estelle Holvoet, Opelane Lisin, Mathéo Maheu, Emmy Masure, Mathéis Planchon, Jade Plantenberg, Zoé Plantenberg, Camille
Vandecnocke, Estelle Vanhaecht, Lucie Van Wallendael, Ellie Veulemans, Eline Vroman
Feront Première Communion durant la même célébration : Tom Deconinck, Hugo Declercq, Valentin Cluny
Mariages
- Le samedi 03 mai, à 10h30, en l’église de Leuze : Annie Michez et Christophe Wattecamps
- Le samedi 03 mai, à 14h00, en l’église de Pipaix : Angèle Laebens et Fabien Sinot
Que tous nos vœux de bonheur et notre prière accompagnent les nouveaux époux !
Dans notre Unité pastorale…



Pour les familles… les jeunes... les enfants …





Venez jubilez en famille !
L’année jubilaire, c’est aussi pour les familles ! Si vous ne pouvez vous rendre à Rome, pourquoi ne pas venir à Banneux le dimanche 1er juin ? Une journée y est spécialement organisée pour les familles sur le thème de l’espérance.
Au programme :
Accueil à partir de 10h : Vous arrivez à votre aise et vous découvrez le site du Sanctuaire en famille ou en petits groupes. Activités de découverte variées pour tous les âges.
Grand pique-nique à 12h30 : Vous prévoyez ce qu’il faut pour votre famille, nous vous installons confortablement !
Entre 13h30 et 15h45, balade : En famille ou petits groupes :
observation de la nature, animations intergénérationnelles sur le thème « chercher et trouver l’espérance »… Accessible aux poussettes.
Clôture par une messe festive des familles à 16h
Dans notre Diocèse de Tournai…






Chers Pèlerins, Chères Pèlerines,
Le catalogue 2025 est disponible. Il a été expédié la semaine dernière à près de 4.000 adresses et transmis à presque toutes les Unités Pastorales. Avant même sa parution, notre saison connait un départ sans précédent. Deux destinations sont malheureusement déjà complètes.
Paris : La Médaille Miraculeuse et Notre-Dame. Depuis quelques années, nous sommes entre 40 et 50 pèlerins à nous rendre à la Rue du Bac.
Cette année, les 80 places ont été épuisées dès le 15 février grâce à la communication lancée en octobre dans la revue, puis en janvier sur notre site internet.
Nous sommes conscients qu’il y aura de nombreux déçus, et nous reprogrammerons cette destination en 2026. Si la liste d’attente s’avère très importante en avril, nous tenterons de la reprogrammer dès septembre ou octobre.
Deuxième grand succès : le jubilé à Rome. Pour cette destination, nous avions déjà conseillé de préréserver dès février 2024. Les dernières places partent au moment où nous vous écrivons, mais n’hésitez pas à vous mettre sur la liste d’attente. Qui sait, il y aura peut-être l’un ou l’autre désistement.
En feuilletant ce catalogue, vous verrez qu’il reste de nombreuses autres destinations attrayantes.
Au 2° trimestre, ne manquez pas le passage des Reliques de Sainte-Bernadette à Notre-Dame de Bon-Secours. Ensuite, nous repartons en Bourgogne. En 2024, le choix parmi les multiples trésors dont regorge la région fut difficile. Alors, nous vous en proposons 5 ou 6 nouveaux cette année, sous l’angle de la Bourgogne médiévale : Pontigny, Auxerre, Tournus, Chapaize, Paray le Monial et Autun.
Puis, ce sera le week-end de la Pentecôte à Nevers. Le 14 juin, dans le cadre de notre journée dans le diocèse, nous irons à l’abbaye de Chimay où nous aurons le privilège de visiter le cœur de la brasserie. Ne manquez pas cette occasion unique !
En été, ce seront les multiples Lourdes avec des formules pour tous les goûts, et nous terminerons l’année à Lourdes également pour le traditionnel pèlerinage de Noël.
Nos amis de Namur proposent également une belle palette de destinations.
Ainsi, même si certains pèlerinages sont complets, nous sommes confiants que vous en trouverez un à votre goût.
Nos itinéraires 2025 en un coup d’œil
Uniquement les destinations pour lesquelles il y a encore de la place.
09 avril : Banneux 1 jour
23 au 30 avril : Marseille-Nice*
28 avril au 03 mai : TDS – Nord de la Bavière, protestantisme en Franconie*
14 – 21 mai : Sur les pas de Saint Ignace*
16 – 18 mai : Les reliques de Sainte Bernadette à Bon-Secours
24 au 28 mai : La Bourgogne médiévale
07 – 09 juin : Week-end de Pentecôte à Nevers
14 juin : L’abbaye de Scourmont à Chimay
22 au 27 juin : TDS – Bible dans les Alpes
30 juin – 06 juillet : L’Angleterre à la croisée des traditions*
13 – 19 juillet : Lourdes
Lourdes, sur les pas de st Jacques
Lourdes pour marcheurs*
Lourdes, patrimoine des itinéraires en Bigorre et Pays Basque
13 – 19 août : Lourdes
04 – 10 septembre : Lourdes
Lourdes, patrimoine des itinéraires en Bigorre et Pays Basque
08 – 15 octobre : Sicile*
22 – 26 décembre : Noël à Lourdes
* Organisé par les Pèlerinages Namurois
Toutes les destinations 2025 se trouvent également sur le site Internet des pèlerinages : pelerinages-tournai.be
Au plaisir de pèleriner avec vous bientôt.
Fraternellement
Antonia, Christine, Isabelle & Peter
(Source : Diocèse de Tournai)
Des catalogues sont disponibles
en l’église de Leuze et à la cure de Leuze.








Dans l’Église de Belgique…

Ce 24 avril à la basilique de Koekelberg, Mgr Luc
Terlinden a présidé une Eucharistie en hommage au pape François en concélébration
avec le nonce apostolique et les autres évêques belges. Dans cette même
basilique, visitée par notre pape il y a peu de temps. Lors de son homélie, Mgr
Luc Terlinden a fait retentir le vibrant message transmis alors par notre pape à
l’Eglise de Belgique.
Ils sont nombreux à avoir bravé vent et pluie pour rendre
hommage au pape François et prier pour celui qui a si souvent déclaré « Je
vous demande de prier pour moi. » Sur l’autel, une photo du pape François,
au large sourire. Une dame vient déposer une rose au pied de la photo. Dans
l’assemblée, des chuchotements. Des personnes se serrent dans les bras. Des
sourires fleurissent sur les visages. Oui l’espérance est bien présente, plus
forte que la tristesse…
Pasteur selon le cœur de Dieu
La célébration a commencé à 19h dans une basilique
remplie. « Rendons grâce à Dieu pour le pasteur selon Son cœur que le
Seigneur nous a donné : le pape François » a déclaré Luc Terlinden. Il était
entouré de ses confrères prêtres et évêques, de représentants des autorités
belges et européennes , des membres du corps diplomatique, des représentants
d’autres religions et du peuple de Dieu.
Rendons grâce à Dieu pour le pasteur selon
Son cœur que le Seigneur nous a donné : le pape François
Comme un pèlerin d’espérance dans cette
basilique
Point d’orgue, l’homélie de Luc Terlinden. «
Il y a quelques mois à peine, le pape François faisait halte dans cette
basilique » a-t-il rappelé. Il a ainsi évoqué le message transmis alors par
notre pape François. Un message centré sur ces 3 mots : évangélisation, joie et
miséricorde. L’annonce de l’évangile est notre horizon
Luc Terlinden a rappelé que l’annonce de l’Evangile est
le maître-mot de toute tâche de l’Eglise. Une mission qui est l’affaire de tous
les chrétiens. Et c’est bien le but de la démarche synodale, lancée par le pape
: « Elle n’a pas d’autre horizon que celui-ci : annoncer l’évangile ».
Une telle annonce, observe notre archevêque, prémunit l’Eglise contre le repli
sur elle-même. Le Pape, a-t-il poursuivi, a rappelé avec force l’importance,
pour les chrétiens, d’être concernés par l’avenir de la planète, notre maison
commune. De plus, dans son encyclique Fratelli tutti, François a souligné
combien la fraternité et l’amitié sociale sont le remède à l’indifférence, à la
violence, à la guerre et à toute forme d’exclusion.
La joie
« Merci pape François de nous avoir enseigné la joie
de l’Evangile. Une joie qui nait de la rencontre avec Jésus ressuscité
» s’est ensuite réjoui notre archevêque. A la suite du Pape, notre archevêque
nous a exhorté avec ces mots : « Nous ne somme pas porteurs d’une morale
triste et rigoriste, mais les témoins d’une espérance joyeuse et contagieuse.
» Merci pape François de nous avoir enseigné la joie de l’Evangile. Une joie
qui nait de la rencontre avec Jésus ressuscité
La miséricorde
Notre archevêque l’a qualifiée de « fil rouge de son
pontificat ». Il a précisé que la miséricorde ne s’oppose pas à l’exigence de
justice, ni à la nécessité de condamner fermement les crimes et les abus. Il a
rappelé combien le Pape François a pressé l’église à devenir comme un hôpital
de campagne, accueillant aux blessés de la vie. « Mais les personnes
migrantes ne sont pas seulement à Lampedusa : elles sont aussi chez nous »
a insisté Luc Terlinden.
A la fin de cette célébration, la joie et la paix étaient
bien visibles sur les visages. Venu de Braine-le-Château, un fidèle a déclaré :
« Je me sens vraiment consolé suite à cette célébration .» Enrichi et
fortifié par cette Eucharistie, le Peuple de Dieu est ensuite reparti dans la
paix, de cette paix tant désirée pour notre monde par notre Pape François.
Service
de Communication du Vicariat du Brabant wallon
PRIÈRE DES EVÊQUES DE BELGIQUE
Dieu,
notre Père,
nous
te prions pour ton fidèle serviteur, le pape François.
Il a conduit ton Église avec amour
et un
grand dévouement.
Que
son œuvre continue à porter du fruit parmi nous. Permets que de nombreuses
personnes
puissent
avoir part
à la
joie de l’Évangile qu’il a annoncé avec passion.
Nous
te prions :
Accueille-le
dans ta maison
car il
a mis toute son espérance en Jésus,
le
Seigneur ressuscité,
qui
vit avec toi pour les siècles des siècles.
Amen.

Il y a cent ans, à Malines, s’ouvraient des rencontres inédites
entre responsables catholiques et anglicans. Ces « Conversations de Malines »,
menées de 1921 à 1927 à l’initiative du cardinal Mercier, ont posé les
premiers jalons d’un dialogue œcuménique
qui se poursuit aujourd’hui encore.

Entre 1921 et 1927, le cardinal Désiré-Joseph Mercier,
archevêque de Malines, initie une série de rencontres informelles avec deux
figures du dialogue entre catholiques et anglicans : le prêtre lazariste
Fernand Portal et Lord Halifax, chef de file du mouvement anglo-catholique. Ces
rencontres, restées dans l’histoire sous le nom de « Conversations de Malines »,
visent à explorer les possibilités d’une réconciliation entre l’Église
catholique et l’Église d’Angleterre.
Sans aboutir à une union institutionnelle, ces échanges
ont permis d’aborder des questions théologiques fondamentales : la primauté du
pape, la succession apostolique ou encore la nature de l’eucharistie. Le décès
du cardinal Mercier et les réticences du Saint-Siège mettent un terme à
l’initiative, mais l’élan est lancé.

Un œcuménisme enraciné dans la rencontre
Mais les racines du dialogue œcuménique remontent encore
plus loin. « À la fin du XIXe siècle, les chrétiens sont profondément divisés
», rappelle Christophe Herinckx, journaliste et théologien. « Du point de
vue catholique, on considère alors détenir l’unique vérité de la foi, tandis
que les autres seraient dans l’erreur. Mais certains pionniers, inspirés par la
prière du Christ pour l’unité de ses disciples, vont refuser cette vision figée.
»
L’idée d’un dialogue avec les Anglicans émerge dès 1886,
portée par la présence croissante d’Irlandais catholiques et d’autres chrétiens
étrangers en Angleterre. « C’est une réflexion pour situer les Anglicans par
rapport aux autres chrétiens », précise le Fr. Christian Eeckhout, Prieur
du couvent Fra Angelico à Louvain-la-Neuve.
Les Conversations de Malines naîtront dans ce climat,
portées non par les institutions, mais par des personnes. « Comme le dit
souvent le pape François, l’œcuménisme commence par la rencontre. Ce n’est pas
d’abord une structure ou une commission, c’est une volonté de vivre en frères,
dans un esprit d’écoute et de respect mutuel », insiste Fr. Christian.
De Malines à Vatican II… et au-delà
Un siècle plus tard, les fruits de cette dynamique sont
visibles. « Les Conversations de Malines ne sont pas le point de départ du
mouvement œcuménique, mais elles ont donné une impulsion importante »,
explique Christophe Herinckx. « Avec d'autres initiatives, elles ont
contribué à ce que, lors du Concile Vatican II, l’Église catholique reconnaisse
officiellement la légitimité et l’importance de ce dialogue entre chrétiens. »
Depuis lors, de nombreux pas ont été franchis : déclarations
conjointes, prières communes, rencontres historiques — comme celle entre le
pape François et le patriarche orthodoxe Kirill à Cuba en 2015.
Si des obstacles persistent — notamment sur les ministères
ordonnés et l’ordination des femmes chez les Anglicans —, des convergences se
sont affirmées sur les sacrements essentiels, comme le baptême ou
l’eucharistie. Le chemin de l’unité reste long, mais il est désormais engagé.
Et il continue de puiser son inspiration dans ces premières Conversations de
Malines, cent ans plus tard.
Armelle
Delmelle

L’Art qui conduit à la Transcendance